Bye Bye Macky, et bienvenue à Bassirou Diomaye Faye

26 - Mars - 2024

Cher (ex)— président !

Au nom de tous nos compatriotes sénégalais, je veux vous exprimer ma gratitude pour votre remarquable capacité à avoir foulé aux pieds durant douze ans les principes républicains avec une telle aisance !

Votre dévouement à affaiblir les fondations démocratiques doit être pour tous une source d’admiration !

Votre talent pour tripatouiller les lois et manipuler les institutions avec un tel aplomb force le respect !

Vos actions éclairées pour bafouer l’État de droit et éroder les droits civiques sont une leçon d’ingéniosité qu’on devrait enseigner dans les cours de sciences politiques !

Votre obstination à transformer notre démocratie en une farce grotesque restera dans les annales de l’histoire sénégalaise !

Votre aptitude à transformer la fonction présidentielle en une caricature de pouvoir absolu et votre efficacité à placer vos propres intérêts au-dessus de ceux de la nation sont une démonstration inspirante de leadership égocentrique !

On l’aura compris, l’auteur de cet ouvrage n’est pas un courtisan de Macky Sall, et pour ceux qui en douteraient la compilation des articles qu’il a écrits durant le dernier quinquennat le prouve à l’envi. Le titre Bye-bye Macky est une façon pour lui de souhaiter « bon vent ! » à l’ancien chef de l’État.

 

 

 

 

 Bye Bye Macky, et bienvenue à Bassirou Diomaye Faye

26 – mars – 2024

 

Il y a seulement une semaine il dormait en prison et aujourd’hui il s’apprête à occuper le palais présidentiel à Dakar, hier il était le délinquant Diomaye Faye, aujourd’hui il est le nouveau chef d’Etat du pays et on doit lui dire respectueusement « Son excellence Bassirou Diomaye Faye, Président du Sénégal ». Il n’y a qu’à Hollywood qu’on voit cela, ou dans les contes de fée. Un seul coup de magique et hop, la citrouille est devenue carrosse. C’est une métaphore bien sûr.

Espérons que ce sera pour devenir la fée clochette et non la fée carabosse car le Sénégal a besoin de panser ses plaies des derniers mois de Macky Sall et faire oublier les nombreuses victimes civiles lors des émeutes de rues de ces dernières années. D’entrée, celui qu’on présente comme un populiste, voire un radical, a tenu à rassurer les partenaires du Sénégal et la communauté internationale dans un discours très œcuménique. Aujourd’hui il porte en effet la responsabilité de rassembler et non de diviser, et ce n’est pas simple lorsqu’on est, à 45 ans, le plus jeune président du pays depuis son accession à l’indépendance, en 1960. Ce n’est pas simple non plus, lorsque pour la première fois de son histoire, celui qui s’apprête à prendre les rênes de la magistrature suprême n’a jamais eu un mandat électif ou occupé un poste ministériel. Du moins, son compère Ousmane Sonko, de la même génération, est le maire de Ziguinchor. C’est aussi une grande première. Il lui faudra faire ses preuves très vite sur des dossiers brûlants qui concernent prioritairement la jeunesse, qui a voté en masse pour lui, et donc l’avenir du pays : l’éducation, la formation, l’emploi, l’exil des jeunes à l’étranger avec son lot de cercueils, mais aussi sur les questions de souveraineté nationale, de maintien ou non du Franc CFA, etc.

La tâche est immense car Macky Sall a miné le terrain et laissé derrière lui de nombreuses questions en suspens. Aujourd’hui Bassirou Diomaye Faye a été élu, dès le premier tour, avec une large avance, il n’est donc pas question de lui faire un procès en légitimité. Reste une interrogation : Ce vote de dimanche dernier n’est-il pas surtout, et avant tout, un vote de rejet de Macky Sall, qui ces derniers temps convoitait un troisième mandat, puis a cherché à retarder l’échéance électorale à la suite d’un tripatouillage institutionnel indigne d’une grande démocratie ? Les sénégalais n’ont-ils pas avant tout répondu à un referendum anti-Macky Sall ?

Enfin une autre question se pose : Quelle va être la relation du nouveau chef d’Etat avec son ancien compagnon de route, Ousmane Sonko, à qui en quelque sorte il a « volé » la victoire en raison des déboires judiciaires de celui-ci. Ce dernier sera-t-il un « président bis » ou préfèrera-t-il user de son pouvoir de nuisance à l’égard de celui avec qui il partagea un temps son engagement syndicaliste au sein de la même administration commune, avant de cheminer de concert au PASTEF ? 

Pour l’heure Bassirou Diomaye Faye goûte au fruit défendu, mais il y a loin de la coupe aux lèvres, et attention que celle-ci ne soit pas une coupe d’amertume.

Pour ma part, hier dans l’opposition, je le demeure aujourd’hui, mais en loyal républicain, qui ne voit que les intérêts de son pays, je souhaite le succès au nouveau chef de l’Etat, garant de la prospérité des sénégalais et de l’avenir du pays.

 

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