Coup d’arrêt à une dérive institutionnelle

27 - Juillet - 2025

Dans une démocratie digne de ce nom, la séparation des pouvoirs nest pas un slogan : cest un pilier. Lexécutif gouverne, le législatif fait la loi, le judiciaire rend la justice. Chacun reste à sa place, sous lautorité suprême de la Constitution. Ce principe fondamental vient d’être sérieusement malmené au Sénégal, à travers ladoption par lAssemblée nationale dune loi pour le moins inquiétante : elle entendait donner aux députés le pouvoir de juger les magistrats.

Face à cette tentative de soumettre la justice à larbitraire politique, il faut saluer un sursaut républicain : celui du Président de la République qui, au lieu de promulguer cette loi, a préféré la soumettre au Conseil constitutionnel. Et celui-ci, sans ambiguïté, a rappelé ce que tout régime démocratique devrait savoir : on ne soumet pas la justice au pouvoir politique.

Permettre à une majorité parlementaire — par définition changeante, souvent partisane, parfois revancharde — de juger les magistrats, cest exposer la justice à toutes les dérives. Cest instaurer une pression permanente sur les juges. Cest transformer un contre-pouvoir en instrument aux mains du pouvoir.

Or, le juge ne sert aucun camp. Il ne fait pas de politique. Il dit le droit. Il veille sur nos libertés. Et cest précisément cette impartialité qui fonde sa légitimité. Une justice soumise devient une justice sélective. Et une justice sélective nest rien dautre quune injustice institutionnalisée.

En censurant cette loi, le Conseil constitutionnel a fait plus que rejeter un texte. Il a mis un frein à une dérive. Il a rappelé que la République, ce ne sont pas seulement des institutions, ce sont aussi des principes. Et que lorsquon tente de les piétiner, il existe encore des remparts.

Nous devons tirer les leçons de cette tentative. La séparation des pouvoirs ne se négocie pas. Lindépendance de la justice ne se brade pas. Il en va de la crédibilité de notre démocratie, et de la confiance des citoyens envers les institutions.

La justice doit rester libre. Elle doit rester debout. Elle ne peut être placée sous tutelle politique.

Et tant quil restera des femmes et des hommes attachés à l’État de droit, nous continuerons à nous dresser contre toute tentative de captation partisane de la justice.

Soreu Malick, Directeur d’école

Membre du Bureau politique

Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT)

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres affichées ci-dessous : Image de Contrôle
Autres actualités

Plan de Redressement Economique et Social... Abdou Khadre à Ousmane Sonko... ...

06 Août 2025 0 commentaires
   Mr le premier ministre...   La Diaspora : un Levier Économique Clé pour un Senegal Prospère et Intrègre   La Diaspora ...

DIASPORA VISION est un journal d'information généraliste en ligne qui traite des thématiques axées sur la diaspora africaine à travers le monde. DIASPORA VISION dispose aussi d’une plateforme video avec des journalistes reporters d'images.Information, film publicitaire, reportage événementiel, film documentaire, … Quels que soient vos projets, nous nous adaptons à votre demande.

Plan de Redressement Economique et Social... Abdou Khadre à Ousmane Sonko...     

06 Août 2025 0 commentaires
   Mr le premier ministre...   La Diaspora : un Levier Économique Clé pour un Senegal Prospère et Intrègre   La Diaspora ...
Demande de renseignement

Contactez nous au


ou