APPEL POUR LA MEILLEURE UTILISATION DES 12,5 MILLIARDS DESTINÉS A LA DIASPORA

15 - Avril - 2020

Nous accueillons positivement l’acte posé par le Président de la République Monsieur Macky Sall et destiné à l’assistance financière des sénégalais de l'extérieur communément dénommés DIASPORA, actuellement touchés par la crise du coronavirus.

Tout en appréciant cet acte à sa juste mesure, nous estimons nécessaire partager par la présente notre contribution par rapport à la destination finale de cette somme de 12,5 milliards. Et nous proposons à l’entame que cette assistance n’a de sens que si elle permettrait d’assurer d’une manière stable et continue des services d’accompagnement, d’encadrement social et juridiques des consulats au profit de nos compatriotes.

Il existe une frange de la population se trouvant dans des situations économiques difficiles très compliquées et qui auront besoin d’une aide non ponctuelle mais d’un support social qui leur permettrait de sortir définitivement de l’impasse. La situation de ces compatriotes ne date pas de la crise du coronavirus mais bien longtemps. Elle ne changera pas par une remise ponctuelle d’argent. Et les montants à distribuer individuellement seraient comme un coup d'épée dans l’océan. En matière sociale il vaut mieux initier des projets qui permettent un développement/changement durable que des actions ponctuels qui videront les caisses de l’Etat et n’auront pas d’impact signifiant.

MISE EN PLACE D’UN SERVICE SOCIAL ET JURIDIQUE CONSULAIRE DOTÉ DE MOYENS D’INTERVENTIONS RAPIDES ET EFFICACES.

En Italie comme dans presque tous les pays de l’Europe Occidentale, personne ne meurt de faim et personne ne dort à ciel ouvert. Il faut être complètement isolé et en dehors de la société pour se trouver dans des situations totales de marginalisation, malheureusement certains font ce choix de vie et on les appelle clochards.

L’Italie a mis en place un système et des mécanismes sociaux de prévention et de lutte contre les phénomènes d’exclusion sociale. L’Etat, en rapport avec les institutions locales et territoriales mais aussi en collaboration avec les organisations religieuses et civiles, veille régulièrement à ces situations sociales et y apporte toujours des moyens et des solutions appropriées.

Nos compatriotes sénégalais se trouvant dans des situations difficiles méconnaissent cet arsenal social de l’Italie et ont besoin d’orientation et d’accompagnement. Les problèmes sociaux dans notre communauté relèvent très souvent de l'analphabétisme, d’un niveau d'éducation scolaire très faible, de l’incompréhension de la langue italienne et surtout de l’ignorance des règles, procédures et mécanismes de fonctionnement de l’Etat et de ses démembrements et surtout des us et coutumes de la société dans laquelle nous vivons.

Ces situations de marginalisation sociale découlent aussi du non-respect des dispositions légales provoquant ainsi des délits pénaux (en ce moment une centaine de familles sénégalaises a perdu les gardes de leurs enfants retirés par les tribunaux des mineurs, du fait de la méconnaissance des règles rigoureusement mises en place pour l’entretien et l’éducation des enfants.)

Il existe dans la communauté sénégalaise une forte demande d’orientation et d’accompagnement social que seul notre État pourrait satisfaire à travers les administrations diplomatiques et consulaires. Faut-il souligner que les services consulaires de notre pays font défaut par manque de moyens et de préparation.

Un sénégalais résident bloqué à l’aéroport de retour des vacances par les services de l’immigration a besoin d’intervention rapide et urgente de la part de nos services consulaires pour l’application juste et correcte de ses droits. Les personnes se trouvant dans de pareilles situations ne contactent presque pas nos consulats. Ils font appel à des avocats coûteux et parfois sans déontologie qui déploient peu de moyens tendant à la résolution de leurs problèmes.

Une femme sénégalaise seule avec des enfants se rendant aux services sociaux de sa commune risque à la fin de perdre la garde de ses enfants parce que ne sachant pas s’adresser à l’Assistante Sociale en des termes justes et adéquats. Les divorces dans les familles de notre communauté se passent dans des conditions de violence domestique créant des troubles chez les enfants et des conséquences juridiques parfois insurmontables.

De nombreux sénégalais croupissent dans les prisons tout simplement par manque de moyens de défense légale efficace. Les cas que nous pourrions citer sont nombreux.

Les “ sans-papiers “ existent dans notre communauté mais ne serait-il pas très délicat sur le plan diplomatique de lancer publiquement à travers la presse des discours d’aide financière à cette cible sans créer des problèmes avec les franges politiques de la droite extrême de ce pays qui les traitent déjà de “ clandestins à expulser” ?.

A notre avis les pays d’origine des “sans-papiers ” devraient plutôt promouvoir des accords de coopération favorisant la régularisation de ces cibles et des quotas d'immigration régulière dans le pays d’accueil.

Et pourtant notre communauté dispose de grands cadres syndicaux, des assistants et médiateurs sociaux qui assistent régulièrement, gratuitement et dans la plus grande discrétion.

Notre communauté est l’une des plus dynamiques en matière d’associations (laïques ou religieuses). Ce qui manque est une connexion, et une faible collaboration de nos services consulaires avec ces personnes et organisations ressources de la communauté.

En réalité ce qui fait défaut est l’existence d’assistants sociaux locaux consulaires qualifiés capables de relationner, et de dynamiser toutes ces ressources au profit de nos compatriotes. Et il faut des moyens logistiques et financiers pour la mise en place de ces figures dans nos ambassades et consulats.

Ces fonds exceptionnels, mis en place par le Chef de l’Etat, sont une occasion et une aubaine à utiliser judicieusement si on veut parler d’assistance aux sénégalais de l'extérieur.

Les lendemains de Coronavirus ne seront pas roses et l’assistance efficace à nos compatriotes deviendra une exigence à la place de la distribution de miettes sans lendemain à des membres de la diaspora.

Nous lançons un appel aux autorités étatiques de notre pays à orienter ces 12,5 milliards à la mise en place de SERVICES SOCIAUX ET JURIDIQUES DOTÉS DE MOYENS dans les consulats. Cette demande est une exigence et le moment offre une opportunité de mettre en place une politique adéquate pour la Diaspora.

Faut-il sensibiliser nos compatriotes nécessiteux pour un non retrait de ces sommes et revendiquer une structure sociale pérenne ?

Mr BAYE DIOUF Consultant en Immigration. Milan-Italie Cell: +39 389 9816231. Email: bayediouf@gmail.com

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 15/04/2020 à 19h14

Le probleme en est que 7 argent ne sera pas utilisé de maniére patriotique

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