G5 Sahel, opération Barkhane : personne n’aime les missionnaires armés

11 - Décembre - 2019

Sur un ton péremptoire et suffisant, le Président français a convoqué les 5 Chefs d’Etats membres du G5 Sahel pour qu’ils formalisent et clarifient leur demande vis-à-vis de la France. Comme beaucoup, nous avons été très troublés par l’inélégance du Président Macron à l’égard ses homologues africains.

Voici notre réaction détaillée sur cette affaire :

Avant tout, notre collectif ne s’exprime directement que sur des sujets qui sont en lien direct avec la monnaie coloniale, le franc CFA. Au moment du lancement de notre mouvement, nous avions fait le choix de nous focaliser uniquement sur la lutte contre la monnaie coloniale, sans pour autant minimiser les autres sujets qui touchent l’Afrique dans ses relations avec le reste du monde.

Ensuite, de nombreuses d’organisations, des intellectuels africains, français, et de partout font déjà un extraordinaire travail de dénonciation de la présence militaire française en Afrique noire. Pour autant, nous avons un avis ferme et intempestif sur cette question et nous l’avons déjà exprimé à maintes reprises. Pour rétablir la sécurité au Sahel, la CEDEAO, la principale organisation de la sous-région, doit s’impliquer militaire dans ce conflit.

Il est donc urgent de mettre en place un pacte militaire entre les Etats africains à travers un front commun défensif afin de garantir la paix et la sécurité dans la région, sous l’égide de la CEDEAO.

La tutelle française et de celle du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur certains pays africains en matière de défense et de sécurité ont trop duré. L’ancienne puissance coloniale n’a plus à intervenir militairement en Afrique ; les Etats-Nations africains doivent préserver mutuellement leur souveraineté territoriale, militaire et économique.

Dans les années 60, à Châteauroux, comme ailleurs en France, fleurissaient des graffitis «US go home» pour réclamer le départ des soldats américains. Aujourd’hui, de Paris à Bamako en passant par Niamey et Nouakchott, la jeunesse africaine demande la fin de cette guerre prétendument humanitaire avec le départ des troupes françaises.

L’histoire qui se répète, ce n’est nullement l’expression d’un sentiment d’hostilité à l’égard de la France et des français avec lesquels nous partageons une histoire commune. Le Président français devrait relire son illustre ancêtre Maximilien de Robespierre qui, dans un discours contre la guerre prononcé au club des Jacobins le 18 décembre 1791, déclarait ceci : personne n’aime les missionnaires armés.

Makhoudia DIOUF Coordonnateur du Collectif sortir du franc CFA

Email : contact@sortirdufranccfa.fr

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