Brescia : l'avocat Sall Babacar "Au poste de police, ils m'ont traité de nègre"

Babacar Sall est un jeune avocat. Né à Dakar, au Sénégal, il est diplômé en droit et est inscrit au barreau de Brescia

 Cette fois, il dit que la limite a été dépassée. "Je n'accepte pas ce qui s'est passé et j'ai décidé de deposer une plainte contre l’agent préposé qui m'a insulté devant tout le monde et m'a traité de "nègre". 

 Les insultes et les menaces à la préfecture de police

 Avant même d'entrer dans les locaux du bureau de l'immigration pour les informer qu'un de ses clients ne pourrait pas se présenter pour la prise d'empreintes digitales car il est assigné à résidence, raconte l'avocat, un employé de la Questura (préfecture de police) a commencé à lui crier dessus. L'avocat lui a alors demandé de baisser le ton, "puisque qu’il s’est adressé à lui de manière calme. Mais cela n'a pas suffi à l'agent préposé qui a réagi en lui disant : "Va-t'en, négro" et l'a menacé.

 Sall explique que, malgré son jeune âge, il s'était rendu à plusieurs reprises au commissariat par le passé pour effectuer des démarches administratives pour ses clients : "Ils m'ont vu à d'autres occasions au cours des deux dernières années", mais malgré cela, il a été insulté. "Même maintenant, je ne peux pas expliquer pourquoi il a fait ça, j'attends que le résponsable de la questura me fournisse des détails sur la personne".

 Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que l’agent s’est excusé auprès du résponsable du bureau immigration de la préfecture de police de Brescia.

 Ce que Sall présente, cependant, c'est une réalité qui va au-delà du simple incident. Il parle d'une situation souvent tendue : "Chaque jour, dans cette zone du commissariat, il y a des moments de violence verbale" dit-il, "les gens sont traités comme des animaux et ce n'est pas acceptable". Cette situation, comme le dit l'avocat d'origine sénégalaise, va au-delà de la question de la couleur de la peau : "Les manières doivent changer dans ce bureau".

 Augustin FAYE